De la même façon, les générations futures nous reprocheront sans doute de ne pas avoir consacré toutes nos pensées au drame de l'Ukraine, au réchauffement climatique, au sort du monde. Serons-nous tous vus comme des Ernst Junger, acteurs de ces tragédies (à notre niveau), coupables même parfois, paradant pourtant dans une fête permanente, incapables d'empathie ?
Kurz und Schnell zu lesen - Prologue - Le Monde - La Cité - L'Homme - Les Mots - Les Rêves - Epilogue
jeudi 13 avril 2023
Le témoin aveugle
Feuilleté rapidement quelques pages du Journal d'Ernst Junger écrites lors de son affectation en France en 1942. Lecture instructive mais répugnante aussi. Les descriptions de sa vie parisienne, les pièces de Guitry, les rencontres avec Cocteau... Comment n'a-t-il pu ne pas voir ? Ou s'il a vu, ne pas dire ? Et si encore il se bornait à quelques impressions personnelles, on pourrait tolérer l'aveuglement et l'autocensure... mais non, le Journal abonde en apitoiement pour les soldats allemands blessés ou morts dans le froid. Que venaient-ils chercher en Russie, qui servaient-ils ?..
mercredi 5 avril 2023
Avant la nuit
J'essaie de m'assurer que Dino dispose d'un cadre aimable, dans lequel il puisse s'émerveiller de la vie et monde... Mais parfois je suis saisi par l'angoisse du moment où la violence du monde nous rattrapera, s'imposera à lui.
Pour moi, cette violence est venue tard: j'étais déjà de l'autre côté de l'enfance. Au fond de moi palpitait une confiance encore brûlante, venue de ces temps lointains, que personne n'a pu détruire. En conséquence (si je me souviens bien), le désir permanent du suicide et la "difficulté d'être" ont toujours été contrebalancés par une réminiscence de la félicité, et par la croyance que les choses s'arrangeraient d'elles-mêmes.
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