dimanche 13 décembre 2009

Wiedergrün

Revenons loin dans nos souvenirs des occasions perdues. Un jour, Wiedergrün m'a contacté. Je ne sais pas ce que j'aurais dû faire. J'ignore même si je le regrette, ce soir... Il est certain que ma vie aurait pris un tour bien différent. Mais en aurais-je été mieux?
Marchant tout à l'heure dans la forêt transie par l'hiver, je ne m'intéressais pas au spectale des arbres dénudés, de la nature déserte, silencieuse. Je me disais que mes problèmes personnels étaient bien minimes: est-ce là une définition du bonheur? Et je ne souffre pas physiquement, ni ne dois m'inquiéter de survivre! Qui aurait l'audace de demander autre chose? Qui oserait rêver en regardant l'image de Wiedergrün?
Et pourtant, cette affaire me tient éveillé, maintenant que les sons de fête ont disparu, que la ville s'endort paisiblement dans les lumières de noël... Je n'ose pas me regarder dans un miroir, comment oserais-je regarder mes choix en face? J'étais conscient du risque, à l'époque, et j'étais déjà dans cette vie-ci. Wiedergrün aurait vite déchanté - et moi, j'aurais tout perdu, aurais dû tout rebâtir... J'ai mesuré le risque (avec un peu de couardise et de bon-père-de-famillisme), et j'ai préféré ne pas investir. Maintenant il est trop tard. On ne va pas y revenir éternellement! Merde!