dimanche 5 décembre 2010

Orientalisme

Il est intéressant effectivement d'observer qu'une partie de notre art du XIXe siècle aspirait à l'Orient; une partie anecdotique toutefois, peu de choses hormis des croquis pittoresques ou des rêves érotiques que seul permettait le maquillage oriental, comme autrefois le prétexte mythologique. Mais, au moins, cet intérêt a existé!
L'histoire inverse aurait été intéressante à conter: les créations artistiques orientales ont sans doute été marquées par l'Occident, mais il ne me semble pas que l'Occident, jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècle, ait paru d'un quelconque intérêt en termes de folklore séduisant pour les autres peuples. Peu leur importait, à l'époque, de regarder en face l'image sordide de leur avenir. La situation est bien sûr toute autre désormais, quand le monde entier se précipite à Paris à la recherche d'une "âme éternelle" probablement ensevelie depuis des années.
Peut-être peut-on en déduire que nous ne sommes fascinés que par ce que nous ne craignons pas, ou ne craignons plus, par ce qui n'existe plus, ou qui disparaîtra vite: le futur imprenable ne nous enchante guère, seul le passé nourrit le rêve? La contemplation des ancêtres, des ruines, des mondes révolus, ne nous évoquerait pas la mort, mais les multiples potentialités de notre propre vie.