Que l'on compare, s'il en était besoin, la piteuse diplomatie française, à l'excellente diplomatie américaine qui vient pour l'instant de réussir un coup parfait en accompagnant le soulèvement tunisien! Car il me semble certain que, sans le soutien discret des États-Unis aux chefs de l'état-major tunisien, les événements auraient pris une autre tournure: il a ensuite suffi d'une expression de désaveu éclatante, le discours de Hillary Clinton le 14 janvier à Doha, pour que la partie fût pliée. Le fruit était mûr... même si j'ai été surpris comme tout le monde, ému, par la fuite soudaine et spectaculaire de Ben Ali.
Della Rovere a légèrement douché mon enthousiasme pro-américain dans cette affaire (mais enfin! il faut lire ce discours univoque!), au motif que les Français ont considérablement plus d'intérêts économiques en Tunisie, qui fait partie de leur "zone d'influence" (avec quel succès...). On peut aussi dire que les Américains ont commencé à comprendre que les régimes corrompus que l'Occident soutenait jusqu'à maintenant faisaient plus le jeu des islamistes qu'ils ne leur nuisaient. Nous étions encore de la vieille école, avec un train de retard: mais, de la part des États-unis, c'est un pari audacieux! Et, avant tout, c'est une expérience: faire vivre pour un moment le laboratoire tunisien, et si le test est concluant, l'étendre à plus grande échelle, lentement, quand l'Égypte, l'Algérie, ou d'autres se rebelleront...
Bien sûr que les Américains poursuivent leur propre agenda, où le destin des Tunisiens est joué d'un coup de dés (mais au moins ils ont un agenda international autre que la défense d'intérêts économiques à courte vue et l'ordre dans les banlieues!), cependant, cette fois, l'action américaine se fait au nom de la démocratie: c'est toujours mieux que de jouer un dictateur contre l'autre comme en Côte d'Ivoire, à Madagascar, ou de soutenir des régimes "kleptocratiques" style Ben Ali qui profitent comme d'habitude à quelques élites parisiennes, comme leur a profité la colonisation et la Françafrique; politique déshonorante et, dans son ensemble, coûteuse.
Encore une fois, je n'aurais pas d'état d'âme qu'une puissance très moyenne comme la France mène une telle politique, si au moins elle était assumée, expliquée et débattue - et au moins si elle l'était par nos "intellectuels", peu enclins à balayer devant chez eux. Un jour on jugera les Français coupables de tout cela, comme on les juge déjà individuellement responsables de la colonisation, et les vrais responsables seront déjà passés à autre chose.
Della Rovere a légèrement douché mon enthousiasme pro-américain dans cette affaire (mais enfin! il faut lire ce discours univoque!), au motif que les Français ont considérablement plus d'intérêts économiques en Tunisie, qui fait partie de leur "zone d'influence" (avec quel succès...). On peut aussi dire que les Américains ont commencé à comprendre que les régimes corrompus que l'Occident soutenait jusqu'à maintenant faisaient plus le jeu des islamistes qu'ils ne leur nuisaient. Nous étions encore de la vieille école, avec un train de retard: mais, de la part des États-unis, c'est un pari audacieux! Et, avant tout, c'est une expérience: faire vivre pour un moment le laboratoire tunisien, et si le test est concluant, l'étendre à plus grande échelle, lentement, quand l'Égypte, l'Algérie, ou d'autres se rebelleront...
Bien sûr que les Américains poursuivent leur propre agenda, où le destin des Tunisiens est joué d'un coup de dés (mais au moins ils ont un agenda international autre que la défense d'intérêts économiques à courte vue et l'ordre dans les banlieues!), cependant, cette fois, l'action américaine se fait au nom de la démocratie: c'est toujours mieux que de jouer un dictateur contre l'autre comme en Côte d'Ivoire, à Madagascar, ou de soutenir des régimes "kleptocratiques" style Ben Ali qui profitent comme d'habitude à quelques élites parisiennes, comme leur a profité la colonisation et la Françafrique; politique déshonorante et, dans son ensemble, coûteuse.
Encore une fois, je n'aurais pas d'état d'âme qu'une puissance très moyenne comme la France mène une telle politique, si au moins elle était assumée, expliquée et débattue - et au moins si elle l'était par nos "intellectuels", peu enclins à balayer devant chez eux. Un jour on jugera les Français coupables de tout cela, comme on les juge déjà individuellement responsables de la colonisation, et les vrais responsables seront déjà passés à autre chose.