dimanche 24 janvier 2010

Temps des brèves

Un nouveau problème s'est posé (en réalité, il n'est pas nouveau: il est aussi vieux que moi). J'ai décidé de mettre en ligne tous les anciens poèmes de Paul Toussaint, et j'ai commencé à le faire sous le même format que les brèves (consultables notamment aux adresses http://2n2j.blogspot.com/ ou http://pontdessoupirs.blogspot.com/), dans l'idée qu'il lui serait plus facile de les relire, et pour moi de les modifier, espérant peut-être, secrètement, qu'un jour quelqu'un les lira, et qu'ils lui seront utiles comme ils le furent pour moi… Beau petit projet qui m'aurait permis de renouer avec ces textes d'autrefois.
Mais je suis coincé : il m'est impossible de travailler dessus at home, sans être obligé de rompre le secret (il y aurait beaucoup à dire, sur ce secret) – car, sans mauvaise intention, elle passe son temps à vouloir savoir ce que je fais. J'épie une arrivée possible derrière mon dos : je ne veux pas dire, et pourtant, je ne veux pas me cacher…
Quant à vouloir le faire at work, c'était mon idée initiale. Ceci dit, je n'ose pas m'occuper de pages de blog au travail : non seulement je pense que cela peut m'être reproché (non sans raison), mais en plus, cela me gêne. Je ne vais pas aller m'isoler dans un espace public dès que j'aurais envie d'écrire la moindre ligne. C'était tout de même plus simple avant ! Et pourtant, je n'ai absolument pas profité de cette indépendance…

dimanche 10 janvier 2010

Mano Solo

Je viens d'apprendre la mort de Mano Solo, que mon ami Sébastien White m'avait fait découvrir - cet ami avec qui j'avais eu il y a plus de treize ans une longue conversation ("ce qui me fait peur, ce n'est pas la mort, c'est la vie" - je l'ai citée quelque part cette phrase), au motif que "avec [moi], on peut discuter", et avec qui finalement je n'ai plus jamais parlé. J'ai acheté le disque quelques semaines plus tard... Je pense qu'il y a peu de musique qui m'ait autant bouleversé, en son temps.
Cette mort me ramène à l'adolescent d'alors. Je serais sans doute bien différent, sans Mano Solo, et peut-être n'existerais-je plus; car derrière le désespoir de la vie, il y avait chez lui l'accrochage ultime à l'instant, à l'enfance... Je me suis accroché; j'ai "construit la nouvelle déchirure"*.
Je m'en suis détaché, aussi. Il a changé de thème (tant mieux pour lui) pour aborder des sujets déjà rebattus, et il y a des périodes où une œuvre est essentielle, puis lentement elle perd de son attrait, quelquechose a changé en moi, non en elle probablement... Et pas d'autre artiste sauveur sous la main cette fois, il faudra que je résolve mes problèmes tout seul...