Encore "un rêve qui ne peut partir" (concernant Vadi Bey, cet excellent poète). En fait je ne suis guère surpris. Il faudrait voir ce qui est dans l'ordre du réel / du possible, mais j'ai quelques doutes.
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mardi 16 février 2010
Temps des brèves (3)
Le rapport au doute joue aussi un rôle. Lorsque, adolescent, je me lançais dans ces pièces en vers, ou dans ces "réflexions à trois voix", etc. j'assumais sans détour ce que j'écrivais, et même quand, après relecture, je constatais que le résultat n'était pas à la hauteur, je n'y voyais qu'une occasion de commencer autre chose, qui serait assurément non pas mieux, mais bon. Est-ce que je ne crois plus en moi?
En fait, je suis assez vite passé à la phase du doute perpétuel, mais c'était encore sur le mode de l'ironie, comme écrivait Paul Toussaint: "Ah, puissé-je tousser toute ma vie / Et donner au monde un beau poème, / Je ne parlerais plus maladie… / L'espoir serait ce que je sème!"
En ne parlant à personne de l'écriture, à l'époque, de quoi voulais-je me protéger? De ce qu'il y aurait eu à savoir sur moi (ainsi que je le justifiais)? Ou n'est-ce pas, plus bassement, plutôt pour prémunir toute critique? Quelles conséquences auraient eu cette critique?
Temps des brèves (2)
Ou bien, faut-il considérer que toute cette histoire d'écriture est, en fin de compte, une affaire passée? Quelquechose qui m'a été utile en son temps à bien des égards (mais qui peut-être aussi, en m'isolant du monde, m'a joué quelques tours...), et qui n'a plus de sens maintenant que je dois être "dans le monde", et non plus un jeune homme en formation, cherchant indifféremment son destin dans toutes sortes de direction? Il aurait fallu être plus motivé et plus "centré", à une certaine époque, pour devenir un vrai artiste (un vrai poète était mon objectif, peut-être).
Ce n'est pas que le fait de ne plus écrire et, finalement, de ne plus ouvrir un soupirail entre moi et le monde extérieur, me désole particulièrement. Je n'ai pas le sentiment qu'un roman, ou quelqu'autre écrit de ma part, apporterait aujourd'hui quoi ce soit aux autres, ou m'apporterait quoi que ce soit (au contraire, ce serait source de nombreux ennuis - mais voilà encore le couard qui parle!). J'aimerais seulement savoir si, peut-être, dans dix ans, dans vingt ans, me reviendront cette envie, ce besoin d'écrire que j'ai éprouvé autrefois. Dans quelles circonstances (que je n'imagine en rêve que dramatiques), et pour raconter quelles nouvelles sornettes?
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