lundi 20 juin 2016

Sur un auteur dilettante

Je n'ai pas encore vraiment évoqué la seule critique jamais reçue du GRMF: j'en attendais d'autres à l'époque (septembre 2014), mais il n'y en a pas eu. Et (sans doute heureusement) l'absence de publication m'a évité des critiques plus profondes, ou des crises plus graves.

Je ne l'avais pas évoquée non plus car je n'arrivais pas à la comprendre tout à fait. Je ne suis pas certain que le lecteur (ou la lectrice) soit vraiment allé au-delà de la dixième page, mais au lieu de critiquer la critique j'aimerais pouvoir en tirer quelques leçons utiles. Ceci dit, je suis assez perplexe: par exemple, j'avais peur que l'histoire aille trop vite, qu'elle soit trop touffue et je lis "l'intrigue mise en scène est assez simple et mal développée. Elle avance très laborieusement." C'est plutôt rassurant.

Sur la question des quatre narrateurs (en réalité, il y en a cinq), j'imagine que j'aurais pu aller plus loin dans la différenciation même si ce n'était pas forcément l'idée: "Nous voyons peu de différence dans la focalisation des quatre grandes parties puisque les différents points de vue adoptés ne permettent pas de livrer des versions originales ou très personnelles des évènements". 

Enfin, une phrase qui montre qu'il/elle a bien saisi l'essence complètement creuse des pantins que je décrivais dans le GRMF, mais ceux qui comptait pour moi n'étaient pas les "héros", mais les narrateurs eux-mêmes, Jacqueline Berger, Matteo Faliardi, Barbara Stin, etc. "Vos personnages, qui évoluent dans un milieu assez superficiel, paraissent eux-mêmes superficiels et trop attachés aux apparences, trop calculateurs : "Dans la matinée, elle avait changé de stratégie : elle avait cherché à démontrer que nous formions un couple réel [...]". On ne s'attache pas à eux une seule seconde."

Je ne comprends pas à quoi lui a servi de citer cette phrase qui est typiquement l'essence de ce que raconte le GRMF, les stratégies changeantes et souvent manquées de protagonistes "calculateurs" pour survivre dans ce milieu "assez superficiel". Je suis désolé qu'il/elle ne se soit pas attaché/e aux personnages une seule seconde et de lui avoir fait perdre son temps (je lui suis néanmoins reconnaissant pour ce paragraphe, les autres n'ont pas pris cette peine). A la réflexion (après presque deux ans...) je me rends compte que cette critique rejoint les limites que j'ai vues dans mon propre livre, le manque de profondeur lié au manque de précision, il aurait fallu être plus incisif et moins choral peut-être, se concentrer sur le ressenti d'un seul personnage auquel on aurait pu se lier dans ce cirque. J'ai voulu trop faire avec pas assez de moyens.