La pire année pour moi à beaucoup d'égards. Rien n'a fonctionné au niveau professionnel, au niveau personnel, rien ne surnage dans ce marasme, et même ce blog a été interrompu, me faisant perdre tout souvenir d’événements, de découvertes, ou même de pensée qui pourrait a posteriori me réjouir. La mort de la Parisienne*, bien sûr, étend son ombre sur toute joie de vivre - mais s'il n'y avait que cela! L'impossibilité de parvenir à un chemin commun, voilà une perte plus profonde.
Et tous ces mois ont passé en vain, comme un tunnel dont on nous promet la fin prochaine, sans rien. Il aurait mieux valu ne même pas vivre.
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Quant à la situation du monde, que penser d'une année qui a commencé à Cologne et qui s'est achevé à Berlin? Cologne est pour moi un événement gravissime, bien plus que n'importe quel attentat. L’œuvre de quelques déséquilibrés n'a rien à voir avec le comportement intuitif de centaines d'individus. Si cet événement se reproduit de nouveau, il n'y aura plus de cohabitation possible pour les musulmans en Europe (c'est déjà très compromis).
Le Brexit? Oui, c'est préoccupant. Mais peut-être que quelque chose de positif sortira de cela, par exemple la fin de "l'Europe à la carte" et la disparition d'une voix discordante qui n'avait d'autre fonction que de saper l'édifice. Il faudra que les Européens continentaux se regroupent vraiment, surtout face aux menaces qui les entourent. Ils n'auront pas le choix. Je suis davantage attristé pour les Écossais, les Nord-irlandais dont ce n'était pas le choix, et plus encore pour les 75% de 18-24 ans (!) qui ont voté pour rester, et à qui on n'offre pour tout avenir qu'un souvenir de grandeur effondrée, et des "plans" de substitution peu glorieux, la survie dans un paradis fiscal notamment. Peut-être qu'un jour cette génération renversera le choix de ses grands-parents.
De l'Amérique, de la Turquie, du reste du monde, chacun aura déjà tiré sa conclusion. Mais 2017 s'annonce pire encore. En Afrique il y a peut-être quelques espoirs, si les troubles du monde épargnent le continent (jusqu'ici, à l'inverse, n'importe quel trouble a eu des répercussions plus graves en Afrique qu'ailleurs, mais les temps ont peut-être enfin changé?).