Je ne pouvais supporter cet ennui. Et je suis parti seul, marcher vers la "vallée aux loups" déjà mentionnée, qui pourtant ne m'avait guère aidée à remettre mes idées en place ("Je perçois si distinctement mes limites et mes insuffisances"). Comment est-il seulement possible, tolérable, de s'ennuyer autant à nos âges? Les trois années précédentes du "voyageur absent" m'avaient laissé dans le mouvement perpétuel: il ne se passait rien de sérieux dans ma vie, mais j'étais incapable de m'en rendre compte, tous les déplacements occultaient l'immobilité de ma vie! Mais maintenant, les jours se succèdent aux jours, similaires, les week-ends se passent dans l'inaction: courses, télévision, une vague promenade comme un chien qu'il faut aller sortir.
Il va falloir vraiment trouver autre chose, et vite.
Du coup je pensais relancer quelques projets d'écriture, le 3N3J, le voyage de Frino à Paris (trouver un titre), etc. Mais à quoi bon si c'est pour sommeiller éternellement sur l'étagère, une fois terminé, imprimé, corrigé. Travail inutile et plus qu'inutile: nocif - divertissement et "écran de fumée" qui dissimule l'action.