mardi 16 février 2010

Temps des brèves (2)

Ou bien, faut-il considérer que toute cette histoire d'écriture est, en fin de compte, une affaire passée? Quelquechose qui m'a été utile en son temps à bien des égards (mais qui peut-être aussi, en m'isolant du monde, m'a joué quelques tours...), et qui n'a plus de sens maintenant que je dois être "dans le monde", et non plus un jeune homme en formation, cherchant indifféremment son destin dans toutes sortes de direction? Il aurait fallu être plus motivé et plus "centré", à une certaine époque, pour devenir un vrai artiste (un vrai poète était mon objectif, peut-être).
Ce n'est pas que le fait de ne plus écrire et, finalement, de ne plus ouvrir un soupirail entre moi et le monde extérieur, me désole particulièrement. Je n'ai pas le sentiment qu'un roman, ou quelqu'autre écrit de ma part, apporterait aujourd'hui quoi ce soit aux autres, ou m'apporterait quoi que ce soit (au contraire, ce serait source de nombreux ennuis - mais voilà encore le couard qui parle!). J'aimerais seulement savoir si, peut-être, dans dix ans, dans vingt ans, me reviendront cette envie, ce besoin d'écrire que j'ai éprouvé autrefois. Dans quelles circonstances (que je n'imagine en rêve que dramatiques), et pour raconter quelles nouvelles sornettes?