mercredi 18 juin 2014

Histoire de ma sexualité

Je me trouvais en terrasse après avoir regardé la coupe du monde*, et, ignorant les conversations de mes voisins proches, j'observais les populations attablées qui sirotaient leur bière en discutant joyeusement (la Belgique venait de remporter son premier match). Je me mettais à regretter de ne pas pouvoir entendre chacune des conversations, qui semblaient avoir dévié de considérations sportives pour aborder des sujets intimes. Comme j'aimerais savoir ce que les autres ressentent! Sortir de mon unique expérience forcément limitée...

C'est la qualité que je trouve à l'Histoire de ma sexualité d'Arthur Dreyfus*. Un titre pareil est assez présomptueux pour quelqu'un de cet âge (mais n'avais-je pas le même ordre de projets quand, plus jeune encore, j'écrivais la Vie amoureuse de Sherlock Holmes*?!). L'auteur s'en excuse vite et fait intervenir des amis aux noms étranges (Persan, Jean d'Oubli, Bord Cadre, etc.), signifiant ainsi que s'il parlera de sa sexualité, dans son enfance, il évoquera aussi celle des autres; c'est une sorte de micro-trottoir aléatoire - exactement ce que j'aurais voulu faire à la terrasse du café. 
Lecture assez rébarbative, mais il y a des éléments de grand intérêt! 

Au hasard, et sans commentaire:
  • "Tu sembles dur comme le fer, mais flexible comme le fil de fer."
  • "J'ai tout de même réalisé un court-métrage inspiré d'un plan cul. On m'a proposé de l'éditer dans le coffret de mes documentaires. j'ai dit non, parce que ma mère allait recevoir le coffret - et que le public de ce film, c'était le monde entier sauf ma mère."
  • "Le genre de garçon à s'essuyer approximativement les fesses pour ne pas trop y toucher."
  • "Peinant à uriner à côté d'un inconnu (laquelle aptitude constitue sans doute l'un des commandements de la masculinité), etc."
  • "Le mystère masculin, c'était une tour aux murs froids à l'intérieur desquels j'imaginais des coffres. C'étaient des coffres fermés que personne n'avait jamais pensé à ouvrir. Des coffres à l'intérieur desquels se seraient trouvées des émotions en miniature, des contradictions non lues, des rêves jamais pensés." [citation de Mathieu Simonet]