vendredi 3 octobre 2014

Racine dans les ténèbres

Comment ne pas songer au poème de Neruda chez ce coiffeur singulièrement désagréable (je néanmoins peux imaginer ce que son métier doit parfois avoir de rébarbatif, et ce que peut avoir de décourageant la coupe de mes cheveux informes et en voie de disparition !)? A chaque fois que je m'observe sous ces lumières trop vives, dans ces miroirs indirects, je suis "fatigué d'être un homme", fatigué d'être.

"L'odeur des coiffeurs me fait pleurer à cris.
Je ne veux qu'un repos de pierres ou de laine,
je veux seulement ne pas voir d'établissement ni de jardins,
ni de marchandises, ni de lunettes, ni d'ascenseurs.

Il arrive que je me lasse de mes pieds et de mes ongles,
de mes cheveux et de mon ombre.
Il arrive que je me lasse d'être homme."