dimanche 15 novembre 2020

La nuit de novembre

"De ma peine il semblait souffrir,
Mais il ne poussa qu'un soupir,
Et s'évanouit comme un rêve."

Lisant ces vers de Musset (curieusement toujours lisibles et parlants, malgré tout le temps et toutes les critiques amoncellés depuis), je repensai à la fin de mes "échanges" avec Maître Kanter... Fin dont je mets du temps à me résoudre, alors que la question est close depuis longtemps certainement. Quel nom donner à tout cela ? Le mot "échange" est-il même correct ? Qu'ai-je donné ? Qu'ai-je reçu, à part un peu de confiance en moi vite étanchée, quelques illusions construites sur des mensonges et des silences, et jamais aucun geste ni aucun rêve ? Il ne me reste rien que des questions innombrables, que des incertitudes. Je suis même incapable de savoir ce que je voulais, ce que je veux, ce que je voudrai un jour !

A un moment pourtant, j'ai cru voir une solution possible. La présence quasi-imaginaire de Maître Kanter comblait un besoin, me permettait de m'exprimer, me renvoyait une image plaisante, encore jamais vue. De cela, je devrais être reconnaissant. Et je le suis, même s'il s'agissait sans doute plus pour moi d'une construction intérieure que d'un être réel, et j'ignore à qui adresser ma gratutide. "Tels sont les désirs qui nous ont quittés sans s’être accomplis ; sans qu’aucun n'atteigne à une nuit de volupté ou à son lumineux matin."