samedi 17 septembre 2011

Ce qu'il en restera

Ces réflexions sur Marien Defalvard cachent autre chose, par exemple quand j'écris que les éditeurs ont "sacrifié la vie de ce garçon": ce n'est pas ce que diraient les éditeurs, qui pourraient, à l'inverse, me rétorquer que ce garçon a reçu un cadeau inespéré, une gloire littéraire à laquelle tant de monde a rêvé et rêve encore! (qu'on me montre pourtant ce qu'il en restera dans quelques années)
En d'autres temps j'aurais été ouvertement jaloux, et je n'aspirais à rien d'autre qu'aux éclatants succès du jeune débutant, bien mérités! D'où vient que tout cela ne m'inspire même pas un regret? "C'est ce qu'il aurait fallu faire..." ajoute-je sans conviction.


Car je me rends compte que ce fantasme d'une vie d'écriture, cette "vieille maîtresse" qui m'a fait mener une double existence, a perdu tout charme à mes yeux. J'avais échafaudé pourtant bien des projets dessus, et jusqu'à mes occupations actuelles, jusqu'à ce blog. Suis-je enfin un adulte raisonnable, ou ai-je au contraire cessé d'être sérieux, unique, fidèle à mon destin? J'ai lentement plié en seize, en trente-deux, cette conception orgueilleuse du "moi", puis je l'ai abandonnée, lui ai tourné le dos sans faillir.
Comme, même sans l'ombre d'une dispute, une relation se dénoue...
Et maintenant?