Je vois le développement du kindle et autres liseuses électroniques comme une tragédie personnelle. Pour le développement de la lecture, je ne pense pas qu'en soi cela pose problème - même si j'avoue qu'à ce stade je préfère encore les livres de papier, que l'on garde sous la main, qui se présentent accidentellement à nous, qui s'accumulent de façon désordonnée mais significative (car ils nous décrivent), dont la rassurante présence sur les étagères nous raccroche à la vie et à la mémoire du monde.
Ce que je devine est que le livre électronique ne va pas tarder à être piraté sauvagement* (c'est tellement facile, léger!), et la littérature rejoindra la musique et les films dans le champ de ces arts qui n'engrangent plus d'argent, ou en tout cas dont le produit de base (l'œuvre) n'est plus le revenu principal. Ne se vendront plus que les bandes dessinées, les "livres d'éveil" (et encore!), ou quelques bouquins pour mamies écrits en gros caractères (les Musso, Lévy et autres), et demeureront bien quelques droits annexes, peut-être... en tout cas cela ne fera pas une industrie florissante. Parce que la technologie a mis plus de temps à évoluer, l'édition a bénéficié d'un sursis de 15 ans par rapport aux autres secteurs. Mais il ne reste plus beaucoup de temps.
Et moi, j'ai laissé passer ce délai!
*: ce piratage sera incité également par l'absurde prix du livre électronique, auquel j'ai déjà rapidement fait allusion, exemple typique de sciage de sa propre branche de qui se moque-t-on?
*: ce piratage sera incité également par l'absurde prix du livre électronique, auquel j'ai déjà rapidement fait allusion, exemple typique de sciage de sa propre branche de qui se moque-t-on?