mercredi 27 avril 2011

De l'autre côté...

Au lieu de reconstruire des impressions sur des souvenirs, je copie quelques mots rapidement notés sur une enveloppe déchirée, dans la torpeur bienveillante de la saison des pluies:

"... de l'autre côté de l'Équateur, de l'autre côté du monde musulman... la ville de pierre...

... cette ville, ..., me faisait l'impression d'un vaste cerveau, avec ses synapses, ses liaisons inattendues de neurones... le siège de la mémoire, la siège de l'action et de la pensée, celui des besoins et des désirs... Avec aussi ses impasses fétides et repoussantes*, où nul ne souhaite s'aventurer."


[* ou "sordides et répugnantes", ou une autre combinaison?]

jeudi 14 avril 2011

La bourse ou la vie

Quel réflexe "paternel"! de penser que "tant qu'on n'a pas vendu, on n'a rien perdu". C'est absurde. Il y a aussi une logique à la liquidation, une grandeur à rompre, une générosité à mettre fin aux choses. Chaque jour en plus est une perte supplémentaire, pour un profit à long-terme plus qu'incertain - surtout dans le contexte économique actuel...
Je mélange la bourse et la vie. De quoi voulais-je parler? J'ai tout vendu... gardant ma meilleure valeur auprès de moi...*

*: parfois je crains que ce blog soit connu de mes plus proches, je me dissimule, mais au fond je ne pense pas qu'ils devraient s'en formaliser. Ils valent bien de me connaître pour de vrai. Peut-être seront-ils perturbés par mes incessantes remises en cause. Mais ils me comprendront sans doute, après coup. L'absence de doute est l'apanage des idiots, des faibles (c'est la seule certitude permise). Et s'ils l'ignorent, tant pis pour eux.

lundi 11 avril 2011

Nouveau rêve familial

C'est très fort! Un nouveau "rêve familial", quelques heures après m'en être étonné dans ce blog! L'écriture aurait-elle infusé dans le rêve? Qu'en penser?
Après une première "randonnée pyrénéenne" avec les Somelier et mon frère (?), sur un chemin étroit et cahoteux, cerné par les chiens, nous renoncions et décidions de prendre la voiture.
Puis nous empruntions une remontée mécanique, et soudain le groupe changeait, j'étais en famille (il y avait également l'amie de mon frère). Au guichet se trouvaient Petrouchka, son fils et ses parents, avec qui nous mutualisions l'achat des billets (carnet de 26 remontées). En marchant vers le télésiège, je me rendais compte que nous étions non pas en France, mais dans les Tatras slovaques. Le ciel commençait à s'éclaircir.
Soudain, un des billets s'envolait. Mon frère courait après, le ratait. Puis mon frère se dédoublait, et l'autre frère finissait par réussir à attraper le billet qui s'était posé ailleurs, un peu plus haut.

Grise mine

La grise mine... Une vieille histoire, même pas dans le champ des possibles. Pourtant, avec son léger strabisme, son petit corps agile, menacé par l'embonpoint, "on irait bien dans son domaine", comme dit le poète.

dimanche 10 avril 2011

Eaux stambouliotes

Rêvé d'un voyage en famille où nous visitions une abbaye de style autrichien, en surplomb du Danube (je suis surpris de ce nouveau thème des vacances avec parents, frère et sœur, alors que depuis plus d'un lustre nous ne sommes pas partis ensemble).
Puis nous descendions vers le fleuve, prenions un bateau. Progressivement, l'horizon sur l'autre rive se précisait, le Danube se transformait en Bosphore, et Istanbul apparaissait dans le lointain! Il était question de décider quel monument mon frère devait visiter, sachant qu'il devait partir le soir-même. Je lui recommandais Chora, cet incroyable témoignage d'une civilisation qui ignorait son prochain anéantissement, d'un homme soucieux de son salut et du salut des siens (seule raison qui donne naissance à l'art). Nous évoquions le modeste moine au milieu des fresques grandioses, commandées quand il était encore le puissant Théodore Métochitès, le Grand Logothète. Que pouvait lui importer l'insignifiante disgrâce impériale, une fois offert un tel présent à Dieu et aux siècles futurs?

Un autre débat: ai-je volontairement orienté notre bateau, dans mon rêve, vers les eaux stambouliotes (moi qui regrette de ne pas y être allé depuis longtemps)? Pouvoir diriger son rêve vers tel lieu, telle personne, serait si commode! Ce n'est peut-être qu'une question d'exercice sur soi.

mardi 5 avril 2011

En passant (3)


Ridicule!... En relisant rapidement quelques brèves, je me suis rendu compte que j'avais déjà traité de nombreuses fois, en termes similaires, le thème de la "réforme de ma vie", , , et .
C'est d'autant plus grotesque que je sais que je n'en ferai rien. Mais, soit! il faut reconnaître que je cherche toujours aussi à faire œuvre poétique avec ce blog, je ne me soucie guère de répétition*, et, par ailleurs, cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme, un puits jaillissant toujours, sans risque d'assèchement.

(Comme je suis influencé par Durrell, depuis sept ou huit posts, avec ces combinaisons de phrases qui n'en finissent pas! On se croirait revenu dans mon adolescence, où je faisais du sous-Baudelaire, du sous-Gibran, au gré des lectures et des passions du moment...)

*: "il n'est de poésie comme de vie / que répétition"

dimanche 3 avril 2011

Résurrection


Tout à fait d'accord avec Benoit XVI, sur l'importance de la résurrection comme fondement de la foi chrétienne. "Mais si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi notre foi" (Saint Paul). Effectivement, si on supprime cet élément, il restera de la religion chrétienne un message intéressant sur l'homme, des maximes utiles pour la vie en société, etc. Mais si l'homme de foi n'est pas convaincu que Jésus est ressuscité, c'est-à-dire que Dieu a vaincu la mort, à quoi bon croire en Lui?
Il me semble justement que c'est sur cette ligne que se séparent les authentiques chrétiens, même parfois habités par le doute, de ceux qui ne se conforment qu'à une sorte de rite social. Non qu'il faille suivre à la lettre les préceptes de l'Eglise! Il y a une part immense de chimères auxquelles on peut prêter attention ou non, le culte des saints, les célébrations et les grotesques préceptes alimentaires, les extrapolations gratuites sur ce que des "valeurs chrétiennes" doivent être, mais la résurrection ne peut faire partie de ce "cherry picking". L'esprit plutôt que la lettre (concept qui fait la grandeur, et, probablement, assure la pérennité de l'Église) sauf sur ce point.
Encore faudrait-il savoir si j'y crois! On a déjà abordé ce sujet précédemment. Et de quel droit me mêle-je des débats de la foi?
Voici une tentative de réponse: comme je le déclarais en société dernièrement, je suis "pollué" par la religion catholique, contaminé ainsi que les terres et les eaux aux alentours de Fukushima par un événement qui m'est étranger. Parfois je crois, parfois je ne crois pas. Un athée qui doute. Un croyant qui souvent se rit de sa foi, et n'en tire pas les nécessaires conséquences. Inconsistance, absence de fermeté d'âme, immoralité.

En passant (2)


Oui, il faudrait que je réforme ma vie (dis-je, sachant fort bien que je ne le ferai pas). Je me rends compte de l'impasse où je me suis mis.

Ce n'est pas une impasse à proprement parler, plutôt une route surprenante, que je n'aurais jamais imaginée dans ma jeunesse (quand je ne me voyais que mort, à moyenne échéance).

Je me permets de juger cruellement mon être d'autrefois, comme on ferait d'une personne distante. Nul ne sait pourtant où l'avenir me conduira - et reconduirai-je ces mascarades de procès dans quelques années?

Hors de la ligne... Mais sera-ce un aboutissement, ou un commencement? Le désir appelle le désir, n'étanche pas la soif.

Sacrifier la stabilité, l'envie de reproduction (qu'ai-je de valable pourtant à transmettre?), le bonheur en somme, pour "trois vieilles chaussettes, un trésor"...

Ou alors il faudrait concevoir une vie d'une toute autre dimension, affranchie des barrières de la relation à l'autre, des jugements - mais une telle vie ne peut faire l'économie de la souffrance de l'autre, ni du besoin de tendresse, ni de la terreur universelle de la solitude.

samedi 2 avril 2011

En passant


Rêve que je voyageais à Athènes, une fausse Athènes, avec mes parents et mes grands-parents. Nous visitions un Parthénon qui s'avérait être Notre-Dame de Paris...

Mais, plus intéressant, évoquons cette révélation inattendue, faite "en passant" par la Validée: est-il possible que quelque part une personne ainsi me désire, sans que je n'en soupçonne rien? Suis-je si piètre observateur, moi qui passe mon temps prétendument à l'affut des bonnes opportunités - comme un trader aux multiples ordinateurs à qui aurait pourtant échappé une affaire évidente et juteuse... Et qui l'empêche de s'exprimer? J'imagine bien qu'il doit exister des barrières - sans compter les barrières que j'impose certainement par mon attitude. Cette histoire semble d'ailleurs résoudre le vieux mystère de ma jeunesse: je me suis mis sur un marché, et à l'époque personne n'a demandé mon numéro - mais étais-je assez clair dans les messages envoyés aux autres? M'a-t-on aimé secrètement, ai-je peuplé les rêves des autres, en des temps anciens, comme toutes ces personnes qui surgissent dans mes rêves et dans ces brèves? Je ne pose pas la question sans connaître par avance la réponse...

Qu'aurait-il fallu faire, alors? Et quelles conclusions en tirer pour aujourd'hui?

Je finis cette journée de mauvaise humeur. C'est comme si tout avait été détruit, et de ma faute, comme un enfant par le stupide oubli d'une allumette porte le feu à la maison familiale - sans même au moins le désirer!