Si ma capacité d'émerveillement est intacte, ma capacité d'indignation s'est largement émoussée (elle n'a d’ailleurs jamais été chez moi que très épisodique).
Par exemple, parlons enfin de la Syrie: j'ai toujours été très réservé sur l'utilité d'une intervention militaire, et ce n'est pas sans soulagement que j'ai observé les derniers développements, le retour au statu quo et l'effondrement des velléités françaises. Devrais-je m'en sentir coupable? Suis-je devenu affreusement individualiste et indifférent? A lire la presse française*, sans doute...
*: presse française qui a systématiquement oublié le troisième larron dans cette affaire, la Turquie d'Erdoğan - et ce fait même devrait nous inciter à la prudence. Le régime a passé l'été à pousser à la guerre; ses seules autres activités d'envergure, au lieu de traiter des graves défis économiques qui se profilent, ont été l'étouffement définitif (?) du mouvement de "Gezi", et le soutien sans nuance à Morsi (unique catégorie de manifestations autorisées/encouragées à Istanbul quand j'y étais). Méfiance!