samedi 12 avril 2014

Musée archéologique national, Athènes

Angoissantes statues récupérées dans l'épave d'Anticythère*, qui gisaient sur le côté, et dont la moitié couverte par le sable est impeccablement conservée, tandis que que l'autre a été corrodée par l'eau salée et les créatures marines.
Me reviennent en mémoire le portrait de Dorian Gray, la phrase de Pessoa*... Ces statues à demi lépreuses sont finalement plus réalistes que toutes les merveilles de l'art classique - notre part publique, à peine reconnaissable, dévorée par les mollusques et les coraux, et notre part intime, enfouie sous les sédiments de la vie, intacte, telle que rêvée dans la perfection des premiers jours!




*: voici la phrase dont je me souvenais (et que j'ai utilisées autrefois dans de nombreuses dissertations...): "tout homme a deux vies: la vraie, celle que nous avons rêvé dans notre enfance, et la fausse, celle que nous vivons dans le commerce des autres". En effectuant quelques recherches*, je me rends compte que je l'avais considérablement tronquée: "Nous avons tous deux vies: la vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard; la fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres, qui est la pratique, l'utile, celle où l'on finit par nous mettre au cercueil."