J'ai arrêté pendant deux secondes mes yeux émerveillés sur les fleurs écloses soudainement dans les arbres, le long des rues, pendant deux secondes je suis devenu comme les citadins japonais qui vont ces jours-ci manger, boire, discuter, rêver sous les cerisiers, dans les parcs, et bien que j'aie continué à marcher, mon sac de courses à la main et mes soucis en tête, je me suis senti épanoui de cette furtive translation.
PS: lu dans le Journal de Kafka (en date du 18/10/1921): "Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie s’offre à chacun de nous et toujours dans sa plénitude, mais de manière voilée, enfouie, invisible, très distante. Pourtant elle est là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde. Qu’on l’invoque seulement en prononçant le mot juste, le nom juste, et elle viendra. Elle est l’essence de la magie, qui ne crée pas mais invoque."