La France périphérique*, un ouvrage dont il a été beaucoup question en décembre mais que les événements de janvier ont relégué en périphérie. Je l'avais acheté à cause de sa manchette racoleuse, "le livre que tous les politiques devraient mettre à leur chevet"; je l'ai par conséquent mis à mon chevet... Et à propos de politique, il est vrau que l'expression "France périphérique" commence à être souvent utilisée, par Nicolas Sarkozy par exemple, car comme "France d'en bas", "majorité silencieuse", elle a le mérite de réunir beaucoup de voix (qui ne se sent pas un peu "périphérique" à notre époque?).
L'auteur, Christophe Guilluy, distingue trois catégories:
- la France des villes, intégrée à la mondialisation et prospère
- la France des banlieues, finalement rattachée à celle des villes, et profitant de leur dynamisme
- le reste, la "France périphérique", celle des petites villes, de la ruralité, ou du périurbain lointain.
Rien de très nouveau dans le bouquin: Jacques Attali, injustement critiqué par l'auteur (injustement car Attali ne s'était jamais réjoui de l'émergence de l'hypernomade!), avait déjà décrit les divisions de la société il y a plus de quinze ans! L'idée phare est de dire que les banlieues sont mieux loties que la France périphérique. Idée très schématique et qui s'est effondrée début janvier...
- la France des villes, intégrée à la mondialisation et prospère
- la France des banlieues, finalement rattachée à celle des villes, et profitant de leur dynamisme
- le reste, la "France périphérique", celle des petites villes, de la ruralité, ou du périurbain lointain.
Rien de très nouveau dans le bouquin: Jacques Attali, injustement critiqué par l'auteur (injustement car Attali ne s'était jamais réjoui de l'émergence de l'hypernomade!), avait déjà décrit les divisions de la société il y a plus de quinze ans! L'idée phare est de dire que les banlieues sont mieux loties que la France périphérique. Idée très schématique et qui s'est effondrée début janvier...
A l'appui de sa démonstration, quelques arguments de mauvaise foi: par exemple, rajouter l'outre-mer dans la troisième catégorie, comme si les problèmes étaient les mêmes, ou ramener les problèmes à la cohabitation raciale (il a néanmoins raison de dire qu'il y a des phénomènes d'éviction, de retrait - le problème des "majorités relatives", et la question cruciale de l'immobilier). C'est aussi oublier qu'il y a de nombreuses réussites dans tous les territoires.
Mais surtout, en faire un problème français est absurde: la même
situation se présente dans les pays d'Europe occidentale, aux
États-Unis. C'est le problème de l'effondrement de la classe moyenne,
qu'avait bien illustré Piketty, et qui sape le consensus national.