Projet littéraire puisque la fiction ne m'intéresse plus et manifestement ne me réussit pas: une semi-fiction (?), une description personnelle de villes, d'époques, de personnes. C'est un peu ces brèves, en quelque sorte, mais amalgamés dans une matière plus permanente, moins temporalisée. J'ai été (rapidement) ébloui par le livre Entre Villes de Stephan Hertmans*, où il prend à chaque chapitre deux villes différents pour en effectuer une comparaison intime: Bruxelles-Amsterdam, Venise-Naples, Vienne-Bratislava. N'ai-je pas fait de même souvent sans le chercher, par association d'idées?
On pourrait sauter de Lagos au XXIe siècle à Venise au XIVe, il y a sans doute des similitudes de situation. Mettre en miroir le monde d'avant Internet et celui d'aujourd'hui. Toutes ces comparaisons font que la vie vaut la peine d'être vécue, que le monde vaut la peine d'être vu - et nous définissent peut-être mieux que dans les logorrhées des contemporains de chaque époque (qui, les yeux rivés sur le présent, ne comprennent rien à ce qui les entoure). Un exemple parmi d'autres: la façon dont nous vivons encore dans "l'ombre infinie de César"*, dans le souvenir de l'Empire romain dont nous n'allons pas réussir à égaler la solidité - cette comparaison nous hante, comment ne pas en voir la résurgence (à tort ou à raison - à mes yeux plutôt à raison) dans la "crise des réfugiés"?