Exposition Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton (quel merveilleux bâtiment, tournant le dos dédaigneusement à la ville ancienne (on aperçoit la tour Eiffel uniquement par une fente improbable) et s'ouvrant sur la verdure et les buildings de la Défense, comme un rêve d'Amérique ou de Japon. C'est stupéfiant!).
Mais l'exposition elle-même m'a déplu. Les tableaux sont magnifiques et m'ont donné l'occasion de raviver mon intérêt pour Matisse (il faut les voir en vrai, et en nombre, pour se faire une juste impression de l'effet que le peintre recherchait). Outre qu'il y avait trop de monde et que le public des expositions quoique bien cultivé n'est jamais très civilisé (mais que faire?), la démarche de cette exposition m'a semblée très vaniteuse, sans intérêt. "Icônes de la modernité", mais c'est nous qui en faisons des "icônes"! Chtchoukine ne les avait pas conçues comme telles: il s'agissait plutôt d'un "salon" servant à l'éducation du goût moscovite, pour l'ouvrir aux tendances modernes. Il n'a jamais lui-même prétendu qu'il faudrait avoir quelque révérence pour ces tableaux (il a failli renvoyer la Danse!), il s'agissait plutôt d'une recherche basée sur des relations personnelles avec quelques artistes - et sur ce point-là l'exposition me laisse sur ma faim.
On compare la salle des Gauguin à une iconostase, mais tout le monde accrochait les tableaux de cette façon à l'époque, serrés les uns contre les autres, sans laisser un seul espace vide! C'est nous qui les isolons comme des totems au fond de salles vides et blanches! Quelle tristesse.
Mais l'exposition elle-même m'a déplu. Les tableaux sont magnifiques et m'ont donné l'occasion de raviver mon intérêt pour Matisse (il faut les voir en vrai, et en nombre, pour se faire une juste impression de l'effet que le peintre recherchait). Outre qu'il y avait trop de monde et que le public des expositions quoique bien cultivé n'est jamais très civilisé (mais que faire?), la démarche de cette exposition m'a semblée très vaniteuse, sans intérêt. "Icônes de la modernité", mais c'est nous qui en faisons des "icônes"! Chtchoukine ne les avait pas conçues comme telles: il s'agissait plutôt d'un "salon" servant à l'éducation du goût moscovite, pour l'ouvrir aux tendances modernes. Il n'a jamais lui-même prétendu qu'il faudrait avoir quelque révérence pour ces tableaux (il a failli renvoyer la Danse!), il s'agissait plutôt d'une recherche basée sur des relations personnelles avec quelques artistes - et sur ce point-là l'exposition me laisse sur ma faim.
On compare la salle des Gauguin à une iconostase, mais tout le monde accrochait les tableaux de cette façon à l'époque, serrés les uns contre les autres, sans laisser un seul espace vide! C'est nous qui les isolons comme des totems au fond de salles vides et blanches! Quelle tristesse.