samedi 29 janvier 2011

Tunisie (suite de realpolitik)

Le fait que des manifestants aient réussi à renverser le gouvernement de transition, où traînaient encore quelques anciens ministres de Ben Ali, fait remonter dans mon estime la "révolution du jasmin" (quelle mode grotesque de trouver des noms pour les révolutions, c'est idiot). S'il ne s'était agi que d'une révolution de palais (comme je le pensais), tout serait déjà rentré dans l'ordre.
Il faut voir comment les élections à venir aboutiront, comment réagiront les pays voisins que la situation égyptienne risque également d'inquiéter. Le meilleur comme le pire peuvent advenir, mais au moins cela aura le mérite de clarifier une fois pour toute les vieux débats sur la compatibilité de l'islam avec la démocratie, sur la capacité des pays arabes à embrasser le monde moderne - à leur façon mais réellement (et non pas une modernité de pacotille).

Souvenons-nous de cette excellente phrase déjà citée dans les Brèves 1, qui était en rapport avec cette déplorable "affaire des caricatures de Mahomet":
"Les musulmans ont besoin de victoires, et de victoires publiques. Les exemples indien et chinois devraient les faire réfléchir : la vraie force n'est pas dans la démonstration, le hululement collectif ou le sacrifice spectaculaire de soi ; elle est dans le développement du savoir, du libre raisonnement et de l'énergie créatrice. Il faut concurrencer l'Occident pour le tenir en respect, non pas danser autour de lui, en tchador et barbiche, la danse du scalp."