"On n'écrit pas à deux", dit Erik Orsenna. Il n'y a pas de littérature qui soit un dialogue (sauf à inclure les "dialogues" que d'informes blogueurs ont avec leur maîtres, plutôt des borborygmes qu'ils leur imposent à leur insu, résultat d'une digestion laborieuse).
De même la fonction "commentaire" des blogs ne m'a jamais paru d'une grande valeur ajoutée, excepté la correction orthographique: il suffit de voir les quotidiens en ligne et les blogs de journalistes, qui semblent n'attirer que des excités et des "serial-blogueurs".
Je ne parle pas des médias participatifs, comme wikipédia (auquel je suis contributeur), dont l'objectif est de créer un système d'amélioration mutuelle: mais, dans ce cas, il s'agit d'atteindre une vérité objective et universelle. L'exercice doit donc être choral, cela n'a rien à voir avec un "journal intime".
Tout cela n'est pas égoïsme et fermeture. On y reviendra, mais autant prévenir dès maintenant: j'écris par crainte que rien ne reste de moi qu'une image fausse, élaborée par d'autres. Ce blog a ainsi vocation testamentaire - et qui voudrait que son testament soit objet de pourparlers irréfléchis?