samedi 30 juin 2012

Pariser Luft

Ja, si, yes, evet, tous ces touristes qui déambulent (trop) lentement sur le pavé parisien semblent heureux, comblés, enthousiastes! Au milieu de leurs vies lointaines, la ville leur offre une parenthèse de beauté prévisible - et pourtant chaque fois frappante. Si j'avais pu dans mes années anciennes être un peu plus touriste, m'abandonner à la contemplation des lieux, des gens! Exister dans une "riche éternité furtive".
Mais non, je vivais centré sur mes doutes, inquiété par tel concours, tel stage, telle orientation, craignant le point de non-retour. Paris ne me semblait pas un lieu où la réussite fût possible, moins encore le bonheur. L'univers des possibles n'avait aucun attrait. Plus tard, ce n'est qu'en quittant Paris que j'ai commencé à profiter de la vie étudiante, à voir l'existence sous des couleurs moins ternes. Plus je m'en tiens éloigné, plus j'ai de plaisir à la revoir, certes! Mais plus je me rapproche de la ville, plus l'évocation des vies que j'aurais pu y mener me refroidit.
Car cet "exil" est un choix que (pour l'instant) je n'ai jamais regretté. Nous verrons dans trente, dans cinquante ans si le moment est venu d'y vivre, tout compte fait, comme on reprend à l'endroit du marque-page un livre longtemps délaissé. La ville pourra bien attendre!