dimanche 19 mai 2013

Son visage, dans un rêve – et quel rêve!

Ce rêve "plus vrai que n'importe quelle existence"*, un mélange de ceci et de cela, où j'ai été heureux, amoureux, victorieux! Avec quelle joie triomphale me suis-je emparé de mon trophée!
Si je me suis réveillé en sursaut, ce n'est à cause ni d'un rai de lumière, ni d'un bruit dans une chambre voisine, ni de l'instinct de survie qui me donne le pouvoir d'interrompre mes rêves quand ils tournent mal - non: je voulais enregistrer cette possession dans ma comptabilité, je voulais me souvenir qu'au moins dans ce monde parallèle mes succès sont complets, définitifs!
Et par dessus tout, quelle sensation d'épanouissement surnaturel, que je n'aurais sans doute jamais éprouvée avec une telle force dans la vraie vie! "Quelles images magiciennes"* - auxquelles n'ont succédé aujourd’hui que dépression et amertume..

¡Puisse-t-il m'être accordé de réussir à orienter mes rêves* dans cette direction nuit après nuit, à défaut d'exercer ma volonté à atteindre ce but dans la vraie vie, à défaut de pouvoir me rendormir aux heures d'angoisse en ayant sous mes yeux ce visage reposé, en sentant contre mon corps ce corps blotti sur lui-même, marmotte emportée par un paisible et durable sommeil, la protégeant de mon étreinte comme en un quart solitaire, lui assurant une traversée sans encombre, sous la brise de mes rêves, vers les autres rives de sa vie lumineuse - à jamais secrètement attachée!