samedi 22 février 2014

Ouroboros

Repensant aux maximes de mon adolescence, celles du poète Eclo, celles de Meyr*, et toutes celles des grands auteurs, je me rends compte que je n'ai rien découvert qui ne m'ait été transmis. Comme j'aurais mieux fait de lire, de voir, de vivre davantage plutôt que de me replier sur moi dans le bruit frêle, maladroit du partage entre l'éloignement et l'atteinte* (me revient en mémoire cet été à Istanbul où au lieu de m'aventurer dans la ville je me suis enfermé, certes sur la plus belle terrasse du monde, pour rédiger poussivement le "chef d’œuvre inconnu"). Je voulais être "de moi même la matière de mon livre"*, mais à moins d'imiter le fameux "serpent qui se mord la queue" nous ne pouvons nous nourrir correctement que des autres.
De même, je me rend compte du rôle essentiel que pourrait jouer un éditeur, un correcteur, ou n'importe quelle tierce personne. Je ne sais pas m'arrêter, j'ignore si je suis trop obscur ou au contraire trop explicite, ni si tout cela en vaut la peine.
"On n'écrit pas à deux", avais-je repris autrefois pour justifier mon isolement dans ces brèves; cela reste vrai peut-être, pour ce qui concerne l'écriture inspirée et l'idée (mais je n'en suis plus à là). Le produit fini nécessite un contrôleur. Autrement, tous ces efforts auront été vains et vaniteux 

Je pense aussi à un blog à destination de mes "proches", quelques chose de plus masqué sous l'apparence de la vérité, quelque chose où je me donnerais moins, que je pourrais leur montrer dans l'espoir qu'ils m'aideront à m'améliorer, une sorte d'abécédaire que je pourrais tendre au nouveau venu afin qu'il me connaisse un peu mieux, et qui serait construit sur les fondations enfouies de ces brèves.