Ce tour du vaste parc, dans une magnifique lumière d'hiver, m'a rappelé l'autre "vallée aux loups", l'ancien domaine de Chateaubriand, dont la visite guidée quand j'avais dix ans (?) a peut-être influencé mes rêves d'alors (quoique j'en dise ailleurs, je dois ici "honorer" mes parents de m'avoir traîné dans ce genre d’endroits, même si je n'y comprenais pas grand-chose).
Je songeais au travail d'écriture que je suis en train de finir, et qui n'a plus rien de la plaisante inspiration qui émane de la Vallée-aux-loups: je passe mon temps à relire, à réécrire, à me désoler. Comment ai-je pu m'en satisfaire à l'époque, ou seulement imaginer que ma vie allait en être bouleversée? Je perçois si distinctement mes limites et mes insuffisances.
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C'était il y a si longtemps! Je ne comprends même pas comment je peux encore me souvenir de cet épisode... Peut-être était-ce la première fois que j'entendais parler de suicide? Ou peut-être le motif de ce suicide m'avait-il paru particulièrement inexplicable, extraordinaire, mémorable?
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Le télescopage de ces deux souvenirs n'est sans doute pas fortuit, ce sont les deux aspects de la même chose: dans le téléfilm, le désespoir profond de la lutte contre la meute des mots, et, dans le repaire très fantasmé de Chateaubriand, la solitaire contemplation des territoires précairement dominés.