jeudi 24 août 2017

A la rattrape du temps perdu

Pour essayer de rattraper le temps perdu, je voudrais reprendre les choses là où je les ai laissées, mais trois ans plus tard. Appelée par Isabel Bremen, qui se sépare de Georges, Sofia Frino se rend à Paris. Elle y rencontre par hasard Jacqueline Berger. Elles se battent pour le peintre. Ce sera l'occasion de régler mon compte avec cette ville.

mercredi 16 août 2017

Lendemain d'Assomption

J'apprends que le dogme de l'assomption de la vierge n'a aucune origine scripturaire, et ne date que du XIXe siècle en tant que dogme officiel de l'Eglise catholique au même moment que l'abstruse "immaculée conception". J'apprends aussi que l'Eglise orthodoxe célèbre la même fête de façon différente "la dormition de la vierge" et cela me rassure sur la santé mentale de l'orthodoxie par rapport au catholicisme, de même que l'Eglise orthodoxe s'est toujours méfiée du concept de "péché originel", un concept rabâché depuis des siècles (depuis Saint Augustin) et qui n'a eu besoin que d'une trentaine d'années pour s'effondrer et disparaître honteusement. Ces dogmes doivent néanmoins survivre quelque part dans le Catéchisme, jamais expliqués aux fidèles que comme survivance d'un état d'esprit passé.

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J'ai déjà évoqué le rêve "d'une vie méditative au fond de quelque Trappe bucolique, à l'écoute de Dieu et de la nature", à lire enfin et longuement les écritures, les pères de l'Eglise, à chanter la gloire de la création... Mais plutôt qu'une trappe ce devrait être "dans l'île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus". J'avais proposé à Della Rovere un poste à Athènes il y a quelques mois... J'irai en Grèce un jour pour de bon. Après tout, c'est là que ma vie a commencé, avant même ma naissance.

lundi 14 août 2017

Turin après Turin

La ville savante, élitiste et gourmande, ordonnée comme une caserne au point qu'on se demande où réside son âme, dans une boucle de rivière, sans une montagne, dans les cours intérieures décaties, peut-être, Turin, une des villes les plus majestueuses d'Europe si exceptionnelle dans son urbanisme rigide. Le seule ville un peu comparable serait Versailles - mais Versailles n'est qu'un village. S'il devait y avoir un endroit où fuir, peut-être que là-bas ce serait possible... 

A la Venaria Reale, ébloui par la patience de cette maison de Savoie construite montagne par montagne, forteresse par forteresse, leur savante gestion d'un petit état militaire apte à résister aux plus grands. Un état bilingue, à cheval sur deux mondes. On se reprend à refaire l'histoire*: si les rois de Savoie ne s'étaient pas lancés dans l'unification italienne. Peut-être n'auraient-ils pas perdu leur trône soixante dix ans plus tard ? Plutôt que de renoncer à leur berceau pour une couronne vite perdue, peut-être que le Piémont Savoie aurait pu se maintenir comme un État montagnard "tampon", comme la Suisse et tout autant prospère. En quelques années, des siècles de travail ont été balayés. Tant pis pour la maison de Savoie. Mais qu'est-ce que Turin a gagné au change ?

Tout le monde en a parlé

Il y a quelques jours je m'occupais de la mise en page des Brèves jusqu'en 2016 (un travail pénible, heureusement bientôt terminé, qui m'a dégouté pour un moment de toute rédaction). Finalement, leur utilité demeure mystérieuse... Je voulais faire œuvre poétique (avais-je écrit quelque part), mais à la relecture j'y vois plus un intérêt historique : ce que j'ai vécu, et qui n'a de sens que pour moi, et ce que j'ai retenu du monde à l'époque, depuis mon obscure position. Printemps arabe, crise grecque, événements de Gezi, toutes ces choses dont j'ai parlées, et qui semblent déjà lointaines ! Et ce dont je n'ai pas parlé, trop éloigné ou trop proche peut-être... Par exemple la campagne présidentielle française: tout le monde en a parlé, tout le monde m'en a parlé... Mais je n'avais rien à rajouter peut-être, porté par les événements, effondré par la tournure des choses, je n'y ai vu aucun événement important, jamais que la répétition d'une crise imminente.

Le voyageur absent

Au cinéma en cet été maussade, pour un film fascinant qui permettait de voir ce qu'on ne voit jamais. 

Impossible pourtant de me concentrer sur le film. Je repensais à ces trois dernières années, ces années vides où rien ne s'est passé, une sorte de tunnel profond. Comment ai-je pu ne rien faire à ce point ? Certes, j'ai voyagé, entre deux villes et deux continents, mais ces voyages ne m'ont rien appris d'autre que fréquenter aisément les gares, les aéroports, les hôtels modernes et les ministères africains (pour ce qu'on m'en a montré). Certes aussi, l'échec du GRMF m'a ralenti - mais il n'est même pas seulement question d'écriture, si au moins il y avait eu autre chose ! Je n'ai progressé en rien. 

Il faudra que je regarde mes agendas pour vérifier ce que j'ai bien pu faire durant tout ce temps. Je ne m'en souviens plus. C'est comme si je n'avais pas été là. Absent à ma vie, absent aux autres dont la vie s'est écroulée sans que je n'en soupçonne rien.
 
Je n'aurais jamais dû accepter de me mettre tout seul dans une telle situation. Surtout sur la base de promesses évanescentes et jamais suivies avec sérieux . Ainsi, les meilleures années de la vie ont été gaspillées, stupidement perdues.