La ville savante, élitiste et gourmande, ordonnée comme une caserne au point qu'on se demande où réside son âme, dans une boucle de rivière, sans une montagne, dans les cours intérieures décaties, peut-être, Turin, une des villes les plus majestueuses d'Europe si exceptionnelle dans son urbanisme rigide. Le seule ville un peu comparable serait Versailles - mais Versailles n'est qu'un village. S'il devait y avoir un endroit où fuir, peut-être que là-bas ce serait possible...
A la Venaria Reale, ébloui par la patience de cette maison de Savoie construite montagne par montagne, forteresse par forteresse, leur savante gestion d'un petit état militaire apte à résister aux plus grands. Un état bilingue, à cheval sur deux mondes. On se reprend à refaire l'histoire*: si les rois de Savoie ne s'étaient pas lancés dans l'unification italienne. Peut-être n'auraient-ils pas perdu leur trône soixante dix ans plus tard ? Plutôt que de renoncer à leur berceau pour une couronne vite perdue, peut-être que le Piémont Savoie aurait pu se maintenir comme un État montagnard "tampon", comme la Suisse et tout autant prospère. En quelques années, des siècles de travail ont été balayés. Tant pis pour la maison de Savoie. Mais qu'est-ce que Turin a gagné au change ?