mercredi 24 août 2011

Des hommes de trente ans

Si je déteste cette connaissance (appelons-le "néocons"), c'est un peu pour les mêmes raisons que pour EM (Best) déjà évoquées autrefois - mais au moins ce dernier avait une joie de vivre qui me faisait envie, alors que le néocons exhibe de prétendus problèmes psychiques, des déprimes passagères, des revirements... et les a imposées à des amies pourtant séduites. Encore un qui rejoint cette vaste cohorte des hommes de trente ans qui s'inventent des drames personnels pour donner une profondeur à leur personnage insignifiant, et qui en font abondamment profiter et souffrir tous les autres - alors même que, par sa beauté, son intelligence, il devrait participer à la célébration de la vie!

On pourrait aussi y voir le pendant à cette "obligation de bonheur" qui nous est imposée par le monde contemporain: la nécessité de disposer de quelques blessures secrètes, et de pouvoir s'en parer le moment venu (de même qu'un jeune poète croit qu'il n'y a de beauté possible que dans la tristesse). Des fêlures que, finalement, nous chérissons davantage que nos plus éclatants succès car, pensons-nous, elles nous ont bâtis, elles nous ont soi-disant rendus plus forts au lieu de nous détruire (absurdité).

Si je voulais être magnanime, je pourrais y entrevoir le drame de cette génération d'hommes transformés en objets (sexuels), en force de travail brute pour le compte des plus jeunes et (surtout) des plus âgés, à qui l'on demande, après des études ingrates et des stages misérablement payés, de produire de la valeur et des enfants, tout en épargnant et investissant (avec quel argent?) pour un future morose, et qui résident dans des logements étroits indignes de leurs forces vitales... peut-être...

Mais aussi, à titre personnel, on pourrait me reprocher de ne pas accorder de crédit aux pseudo-souffrances de ce "jeune Werther". Quel aveuglément, quel engluement dans mes propres contradictions! C'est comme si je ne pouvais concevoir que ce genre d'individu puisse "prétendre au malheur", ou qu'il faille a minima qu'un requin l'eût dévoré, ou qu'un kadhafiste l'eût torturé (éventuels accidents récents), pour que je lui concède quelques problèmes personnels! Et voilà une possible vérité: sauf cas extrêmes, nous n'aimons pas notre prochain, ou en tout cas nous nous fichons d'éprouver la moindre empathie pour lui: nous n'avons que du mépris pour ses difficultés aisément surmontables, forcément inférieures aux nôtres!