Les récents développements en Égypte (un match de football à Port-Saïd entre l'équipe locale et une équipe cairote, apparemment organisé pour se finir en bain de sang, et qui se transforme en crise politique grave au Caire*), me font enfin comprendre un aspect de l'histoire byzantine qui m'était jusqu'ici resté obscur: les courses de l'hippodrome de Constantinople (quel magnifique monument se devait être, trônant contre le grand palais et Sainte-Sophie!), les luttes entre factions vertes, bleues, rouges et blanches, qui définissaient les antagonismes de la ville, dont l'Empereur cherchait alternativement le soutien, et dont les haines pouvaient s'achever en terribles massacres, en révolutions. Je trouvais étrange que des jeux du stade se muent en processus politiques aussi puissants... Tout cela semble désormais si limpide!
Ou suis-je dans l'erreur? Car j'ai envie de prolonger cette métaphore, d'une civilisation toujours mourante et toujours renaissante, instable et pourtant presque éternelle, à la fois pauvre et opulente, fière, prise entre le poids d'une armée nécessaire et la force de ses croyances religieuses.