
Et, de Venise, j'écrivais par courriel à un collègue "qu'on ne s'en lasserait jamais" [curieusement, ma mère a utilisé exactement la même formulation dans un message postérieur] - quelle baliverne! Il faudrait être un peu plus réfléchi, perspicace, dans la vie extérieure comme dans l'autre. Car qui peut bien croire à de telles sornettes? Qui peut croire qu'on ne se lasserait pas après un mois, après un an, d'une ville qui a perdu ses élites, qui a perdu sa substance populaire? Ou pour le dire autrement, d'une ville qui offre au visiteur une succession de photos d'une beauté incomparable, d'instants merveilleux arrachés au présent, mais dont, finalement, la somme ne constituerait pas même un film, n'aurait plus aucun sens.