dimanche 16 novembre 2014

Une sorte de hongrois...

Chercher à susciter le désir (comme si j'ignorais ce qu'il en est*), chercher à susciter le désir maternel*, provoquer la vie ensemble*, toutes ces choses, tous mes amis semblent les vivre sans même qu'il y ait le moindre questionnement... Ils s'évertuent à me donner une image parfaite de leur vie de couple (ou est-ce la réalité?), en exhibent les fruits, et s'ils se plaignent c'est uniquement de faits extérieurs, problèmes d'argent, situation politique, etc. Il faut creuser longtemps pour entrapercevoir ce qu'il y a en dessous,  traces archéologiques peu fiables, dispersées dans l'air à peine découvertes. Je cherche une réponse dans les livres, mais je ne trouve rien - maintenant qu'il faut parler de tsunamis*, de drames haïtiens*, de pervers narcissiques*, bref, de sujets un peu exceptionnels, pour espérer une publication. Les petites émotions et frustrations du quotidien, tout le monde s'en fiche.
J'ai souvent l'impression d'être un langage isolé surgi de steppes sauvages, une sorte de hongrois sans aucune parentèle, incapable de me faire comprendre (ce ne serait pas un grand drame), incapable surtout de trouver la moindre correspondance entre les mots des autres et ce que je vis. J'avance, je piétine dans ce monde bavard mais inintelligible, avec mes silences.