mercredi 18 juillet 2012

A la cour nomade de l'empereur mongol

Cette impression que partout, même dans les lieux les plus improbables, vivent quelques Français. Il suffit de lire nos annuaires d'anciens pour s'en rendre compte, et je croyais que cette impression était liée au fait relativement récent que la France est devenu un pays d'émigration important...
Mais c'est déjà un mouvement ancien, et quoique nous soyons certes un peuple conservateur, il y a toujours eu des aventuriers pour partir dans des pays lointains. Ceux qui vont aujourd'hui à la City seraient allés, hier, dans quelque Venise ou Constantinople, profiter de la richesse du monde. D'autres allaient encore plus loin, si j'en crois cette anecdote racontée par René Grousset* dans son Épopée des croisades: en 1253, Guillaume de Rubrouck, après presque un an de voyage à travers l'Asie, arrive enfin au campement du grand Khan près de Karakoroum. "A la cour nomade de l'empereur mongol, l'envoyé de Saint Louis eut la surprise de rencontrer une Lorraine, la dame Pâquette de Metz, (...) un orfèvre parisien, nommé Guillaume Boucher, dont le frère, nous dit-il, demeurait à Paris, sur le Grand Pont." Déjà, le luxe parisien dans les steppes asiatiques!