Toujours dans le même livre (une mine intéressante! que j'ai pu creuser en une matinée, grâce à une maladie passagère qui m'a bienheureusement cloué au lit avant-hier), le récit de cette "croisade" dont l'histoire a bien voulu effacer le souvenir, entre la sixième et la septième, et qui a échoué en moins de deux semaines!
Fraîchement débarquée en novembre 1239, la chevalerie française se précipite vers Ascalon... Par une belle nuit claire, "sans aucune précaution, sans envoyer d'éclaireurs, la folle chevalerie française mit pied à terre pour se restaurer
dans une dépression abritée entre les dunes. "Ils firent étendre les nappes et s'assirent pour souper, car ils s'étaient fait suivre d'un convoi chargé de pain, de gélines et de chapons, de grillades et de fromages, de vins et de fruits. Les uns mangeaient encore, les autres, ayant fini, dormaient ou soignaient leurs chevaux." Or, l'armée égyptienne, instruite heure par heure de leur marche, avait silencieusement garni d'archers les dunes environnantes et fermé avec sa cavalerie toutes les issues du vallon. Soudain, au milieu du silence de cette nuit d'Orient, les fanfares sarrasines éclatent en un vacarme assourdissant et les croisés se voient cernés et criblés de traits par l'ennemi, maître de toutes les hauteurs. Les chevaliers essaient de charger, mais dès les premiers pas les chevaux s'enfoncent jusqu'à mi-jambe dans le sable..."
Quelle farce bien française - on croirait un fameux épisode des Monty Pythons... Sauf qu'encore une fois, la réalité est encore plus extravagante que la fiction, et qu'une telle aventure, dans un roman de cape et d'épée, aurait fait soupirer le lecteur, et l'aurait fait reposer son livre en jugeant l'auteur décidément trop farfelu.