Et finalement, il y a une limite au "je-m'en-foutisme" (voilà qui est plutôt rassurant). Un nouveau plan qui anticipe les changements à venir dans la prochaine Union bancaire vient d'être adopté, avec un bank run relativement limité (sans doute grâce aux restrictions sur la circulation des capitaux). Est-ce une fin ou un début?
Il faudrait que Chypre renonce à ses activités financières qui lui permettaient de survivre, se réinvente un destin, qui passera sans doute par une meilleure intégration régionale plutôt que de compter sur la Russie désormais méfiante, la Grande-Bretagne, la Grèce ruinée, ou l'Union européenne un peu lointaine de ses côtes. Il faudrait commencer par travailler à la réunification de l'île (faible probabilité, hélas), de meilleures relations avec le Proche-Orient, avec l’Égypte et même (et surtout) avec la Turquie. Cela existe déjà dans une certaine mesure (par exemple, l'industrie du divorce à Chypre pour les couples libanais - un fait frappant!). A cet égard, les "fabuleuses" ressources gazières sont plus un mal qu'un bien, car elles vont entretenir le mirage que Chypre peut s'enrichir dans un isolement complet, en demeurant le cul-de-sac de l'Europe.
Pour l'euro, il faudra juger sur les résultats à moyen terme. Pour l'instant, de nouveau, nous avons cédé devant l'énorme épouvantail de la sortie de l'euro (une peur plus politique qu'économique, sans doute), prêts à avancer des milliards (en pure perte probablement) pour retarder l'apocalypse jusqu'au prochain drame.