samedi 5 janvier 2013

Théorie de l'information (2)

Qualité imprévue de la Théorie de l’information, ce livre m'a laissé dans un état de mélancolie que je n'avais pas ressenti depuis des années, quand, à la lecture d'un livre sur les planètes, j'avais compris l'immensité de l'univers et l'étroitesse de l'existence (je devais avoir dix ans). Songeant à la vraie vie comme à ce blog, je constatais l'inanité de mes rêves, de mes vagues envies, de mes problèmes avec della Rovere, au moment où se crée un monde parallèle qui dédouble notre propre monde. Cette impression d'être dépassé, "à la masse", face aux développements fascinants des technologies. C'est de ce sujet (presque) uniquement qu'il faudrait parler! Rien d'autre ne restera de notre époque, pour les générations futures, aucune de nos convulsions politiques ou de nos médiocres créations artistiques.
Le livre est bien meilleur surtout dans la troisième partie ("2.0"), quand il quitte enfin son sujet pour s’aventurer dans les rivages inconnus de l'univers numérique, la grande vision poétique et mystique, qui donne tout son sens à la "théorie de l'information". Par exemple, le piratage de Facebook, le dialogue avec la vie extraterrestre, ou cette fascinante phrase au détour de réflexions futuro-philosophiques: "J'ai entendu parfois, dans des fragments de code, les premiers pas d'un être immatériel et tout-puissant."