Sept ans sont décidément une bonne durée pour considérer nos changements, pour aussi nous dédouaner de nos actions passées comme étant celles d'un autre. Par exemple, comment ai-je pu consacrer du temps à la Nuit de Georges, et former quelques espoirs de succès (vite douchés)? Ayant rapidement relu le début (à fin de future auto-publication), je me suis rendu compte que là aussi un peu de chirurgie esthétique n'y suffirait pas, qu'il faudrait tout démembrer et tout reconstruire.
Je me rends compte de l'impasse littéraire dans laquelle je m'étais enfermé, en faisant le choix de tout raconter par les mots de "Georges", un être assez piteux finalement, sans intérêt, qui ne pouvait donner qu'un livre piteux et sans intérêt. Mais il faut le lire comme une farce ("une blague à chaque page"), comme la caricature de ce que je craignais de devenir. Cela parle en réalité du "jeune professionnel", en début de cycle.
Je m'étonne aussi que ce que j'ai produit ait presque toujours été de l'ordre du comique (on pourrait citer la Vie amoureuse de Sherlock Holmes, ou même le Grand réveil), sauf ces brèves peut-être. C'est comme si je n'osais pas écrire un livre sérieux dont je serais moi-même le narrateur.