dimanche 3 février 2013

Zero dark thirty

Un des principaux mérites de ce film est de montrer à quel point la traque avait perdu en priorité pour les américains, alors que nous imaginions qu'une cellule importante travaillait intensivement dessus (la réalité est sûrement quelque part entre les deux)- peut-être même sa survie était-elle utile à la CIA pour capturer d'éventuels messages, ou attiser des luttes de clans? Et ce calcul était sans doute valable, car l'assassinat d'Oussama Ben Laden n'a probablement rien changé à la situation, offrant toutefois une belle opportunité de communication politique.
Quant à la polémique sur la torture (plus précisément, sur l'utilisation de la torture à l'encontre de terroristes kamikazes), dont le film semble montrer l'utilité, je n'arrive pas à concevoir une opinion bien ferme*...
Enfin, cela m'a rappelé que je voulais depuis longtemps écrire que les États-Unis devraient, en complément de toutes leurs compétences guerrières, utiliser leurs armes spécifiques dont ne disposent pas leurs adversaires: l'éducation, la liberté d'expression, et surtout l'humour. Il faudrait une de ces excellentes machines à la American Pie V ou Scary Movie III pour dégonfler l'angoisse et la tentation du terrorisme, surtout auprès de populations finalement beaucoup plus sensibles au modèle américain qu'elles ne le prétendent: il suffirait de couvrir les terroristes de ridicule, les faire passer de mode, en quelque sorte. Le scenario est déjà fourni: leurs vidéos amateurs, leur rhétorique grotesque, leurs "danses du scalp en tchador et barbiche"*, leur peur maladive de la femme, les centaines de films pornographiques qu'ils laissent derrière eux (ce ne sont, au final, que de pauvres types); bien sûr, il faudrait un peu de cran au réalisateur et aux acteurs (et quelques gardes du corps), mais il y a là les éléments d'un excellent blockbuster comique.