samedi 1 mars 2014

De la naissance et de la mort

Je me trouvais dans l'ancien jardin de mes grands-parents à Cr. en compagnie d'une vieille dame style Jane Birkin (elle en avait le très fort accent anglais et le côté fantasque); nous cueillions des pommes et des poires au même arbre (!) - l'arbre en question était plutôt le grand laurier qui s'élevait au fond du jardin, à côté du pommier que mes grands-parents avaient fait abattre quand il avait cessé d'être productif et qu'il ne procurait plus qu'une ombre inutile... Jane Birkin me disait n'avoir jamais effectué la moindre cueillette, et effectivement il nous fallut un moment pour apercevoir les premiers fruits qui nous narguaient depuis le haut de l'arbre, puis nous découvrîmes des grappes entières à notre hauteur, dont nous remplîmes notre panier. Au moment de remonter vers la maison, Jane Birkin apprit que mon frère venait d'avoir un bébé (ce qui n'est pas le cas en vrai, mais qui trahit bien mes préoccupations actuelles - au-delà des défis rédactionnels ou professionnels qui dévorent mon temps), et elle se mit à pleurer de joie à la pensée d'être grand-mère pour la première fois, à me prendre dans ses bras, et à nous faire tourner, presque danser. Je crois avoir été heureux, également...

*

Non plus prémonitoire, hélas, mais dans le même nuit, je repartais en voiture de chez mes grands-parents et je proposais à ma grand-mère de me suivre en voiture. A peine sorti du parking, d'autres voitures vinrent s'intercaler. Au premier carrefour, à ce premier angle où, autrefois, nous nous retournions toujours pour les saluer de loin avant qu'ils disparaissent de notre champ de vision, je me garai sur le côté pour l'attendre. Les voitures passèrent. La sienne ne me suivait plus.