dimanche 16 mars 2014

Géopolitique très française...

Davantage que sur mes idées reçues et mes approximations dans ces Brèves, il y aurait beaucoup à dire sur mes impasses. J'ai souvent évoqué la Turquie, le printemps arabe, les "indignés" (comme ce mouvement paraît déjà lointain et pittoresque!), mais très peu la situation intérieure française*, rien sur ma vie professionnelle (c'est un choix), et, ces derniers mois, pas un mot sur la nouvelle guerre froide (ou chaude?) qui se prépare à nos portes... J'ai pourtant pris, en matière financière, des décisions radicales que même la crise de la zone euro ne m'avait pas fait envisager. La menace me semble tout à fait sérieuse, cependant, je dois finalement avoir une géopolitique très française: ces luttes me semblent avoir lieu aux confins, et être de bien moins d'impact que celles du monde méditerranéen.
Que m'importe que la Crimée soit russe ou ukrainienne? Les arguments occidentaux sont bien faibles, à part la défense des "sacro-saintes" frontières que nous n'avons pas hésité à redessiner à d'autres occasions. Il y a certes des traités militaires, et des guerres ont débuté pour des motifs parfois plus minimes... Mais (de même que le sacrifice héroïque de 14-18 nous paraît désormais incompréhensible et inconvenant) ce ne sera pas à l'honneur de notre génération d'avoir démarré une confrontation mondiale pour empêcher un territoire largement russe d'intégrer la Russie, et pour défendre les frontières d'une pseudo-nation même pas alliée. J'imagine toutefois qu'un Balte ou un Polonais doit avoir une vision très différente de la situation; par conséquent, plutôt que de servir ici la même soupe "hexagonale", je voudrais me contenter d'observer en silence la marmite bouillir puis refroidir.