dimanche 10 novembre 2013

Quand vint le soir et que je fus au bain...

La sensation béatifiante d'entrer dans un bain un peu trop chaud m'a rappelé ce passage surprenant des Mémoires de Joinville: "Mon nouveau valet me dit qu'il m'avait procuré un hôtel tout près des bains, pour me laver de l'ordure et de la sueur que j'avais apportées de la prison. Quand vint le soir et que je fus au bain, le cœur me manqua et je me pâmai; et à grand-peine on me tira hors du bain jusques à mon lit."
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A l'internat, le seul avantage d'être malade était que l'infirmerie disposait d'une baignoire au lieu des sanitaires communs, et qu'il était possible de prendre en cachette une longue douche qui s'achevait en bain, de ressentir un moment de bien-être, comme lors des trop frustrantes sorties à Paris, le dimanche, et de s'affranchir pendant un instant de ces jours austères dont je ne parviens pas à conclure s'ils furent néfastes pour moi, ou somme toute bénéfiques.