Impasse grecque... Sans doute effectivement aurait-il fallu résoudre le problème politique il y a six mois, par un référendum qui aurait créé un sentiment de cause commune, de chose publique, quand il en était encore temps? Et maintenant, il est trop tard. Chacun sauve ce qu'il peut... ce qui est humainement compréhensible, à défaut d'être bien.
L'Europe, par une tutelle en échange d'un maintien dans la zone euro, doit-elle se substituer à l'État grec ("État voyou", qui mérite bien de couler)? Ce n'est pas sa vocation. De l'autre côté, un défaut avec retrait de la zone euro coûterait sans doute moins cher aux contribuables européens, mais à quel prix évaluons-nous nos ambitions politiques? Ce serait un tel renoncement, dont l'Union ne se remettrait pas, coupable d'avoir abandonné un peuple. "Des deux côtés, mon mal est infini".
Quant à la troisième voie, celle d'un défaut organisé avec maintien dans la zone euro (option qui semble avoir la cote et qui a déjà été en partie entamée par les échanges "volontaires" de dettes), elle présente tous les charmes des fausses bonnes idées.
Finalement, les marchés ne sont guère fautifs dans l'affaire. Ce n'est même pas un problème lié à une "nature" grecque spécifique (car tout le monde aspire à la fraude, quand le droit n'est pas là pour assurer le bien-être collectif et individuel). C'est fondamentalement un problème d'administration, qui n'est pas insurmontable, avec un peu de courage. Nous payons aussi sans doute une certaine "positive attitude" de l'Union: nous savions, mais nous avons cru que ces mauvais comportements étatiques se résoudraient par eux-mêmes, sous la pression du soft power, de l'intégration économique, d'une presse libre, de facebook... D'une certaine façon, dans certains pays, ce modèle fonctionne - mais en Grèce il faudra trouver une méthode plus forte.